Pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz, notre diplomatie affirme sans ambages une volonté nationale inébranlable : la Mauritanie doit tenir son rang dans le concert des nations.
Ce n’est pas seulement qu’elle est une nation issue d’une profonde et féconde histoire dont elle se vante à juste raison. C’est qu’elle doit être une souveraineté qui ne peut être asservie, ni alignée, ni intégrée. C’est cette volonté qui nous assure une diplomatie aux mains libres, fondée sur les intérêts suprêmes du pays, car il y’a toujours pour les Etats une spécificité dans ce domaine qui ne doit jamais être altérée ; mais une spécificité, une fois affirmée et garantie, n’ exclut pas de sceller des alliances avec les pays frères et amis pour un objectif défini d’un commun accord.
Ce rang, cette souveraineté ne sont pas seulement nécessaires pour le soutien des intérêts mauritaniens dans un monde dont la compétition est l’éternelle et dure loi.
Ce rang, cette souveraineté sont aussi une condition du bonheur des mauritaniens car ceux-ci, à l’instar des grands peuples, quelque importance qu’ils attachent aux préoccupations matérielles, ne sont mobilisés que par une grande idée, celle de la grandeur et l’indépendance de la patrie.
Ce rang, cette souveraineté sont enfin les principaux critères de jugement que font les puissances étrangères à l’endroit de nos pays.
C’est pourquoi pour ces pays étrangers, la Mauritanie est aujourd’hui ce pays qui ne renonce nullement à être lui-même, qui défend fièrement ses intérêts nationaux, et qui contribue, à sa mesure, mais élevée au-dessus de soi-même par une forte volonté, à la paix et la sécurité dans la sous-région et dans le monde.
C’est cette appréciation avérée qui confère aujourd’hui à notre pays cette place géostratégique incontournable que la France vient d’attester et de mesurer à sa juste valeur.
D’abord, par les propos on ne peut plus clairs de Jean Marc-Ayrault, ministre français des affaires étrangères, qui s’est longuement appesanti, au cours de sa récente visite, sur le rôle géostratégique et géopolitique de la Mauritanie.
Ensuite, par l’accueil, empreint de l’estime et de la considération, réservé par le président Hollande à son collègue Mohamed Ould Abdel Aziz au cours de son séjour en France.
Un accueil et des déclarations qui illustrent on ne peut mieux la reconnaissance et la satisfaction de l’Etat français pour le rôle prépondérant et incontournable de la Mauritanie d’aujourd’hui dans une sous-région sujette aux spasmes délétères du terrorisme sous toutes ses formes ; ils expriment aussi une satisfaction pour l’ancrage de la démocratie et l’état de droit, et pour le développement socio-économique continument amélioré.
Un accueil et des déclarations enfin qui sont un démenti cinglant et sans appel à l’opposition extrémiste, qui, par cécité politique persévérante et par déni permanent des réalités, glosait sur une prétendue crise entre la Mauritanie et la France. L’absence totale de tout commentaire de leur part, eux qui sont pourtant si alertes à émettre un jugement, dit long sur la gravité de leur état de choc après les propos tenus par ces hautes autorités françaises. Et la fêlure constatée aujourd’hui au sein du FNDU, en apparence due à la nomination de l’artisan supposé des relations avec Israël, n’est en réalité que la première conséquence directe de cet état de choc. D’autres conséquences, encore plus invalidantes, ne sont pas à écarter. C’est le propre des politiques bâties sur le faux et l’usage du faux !
Docteur Abdallahi Ould Nem
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