La réforme de l’Etat n’est pas l’application mécanique de certains slogans galvaudés incompatibles avec la réalité rugueuse, elle n’est pas non plus une décision concédée à l’air du temps, ou une adaptation à une norme venue d’ailleurs. Une telle conception a marqué le cheminement de notre Etat pendant plusieurs années pour un piteux résultat.
La véritable réforme de l’Etat, c’est un changement qui a du sens, bien balisé, qui marque une conception nouvelle du pouvoir et de la société ; un changement silencieux, efficace, sans tambour ni trompette, qui transforme durablement un Etat, une société.
C’est à cette aune-là qu’une action réformatrice, comme celle engagée par le président Mohamed Ould Cheikh Ghaouany , doit être jugée. Pas à l’intensité tapageuse des conflits stériles pour les faire adopter. Pas à l’interférence manifeste de l’exécutif pour des buts subjectifs en porte à faux avec la loi. Mais à leur inscription dans l’esprit de la constitution et dans la modernisation et le progrès du pays.
La plus grande réforme déjà engagée, c’est la clarification du rôle du président de la république qui lui confère son exemplarité. Il exerce la magistrature, il est le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, mais il n’est pas juge. Son premier devoir est de laisser la justice travailler librement, sans interférence aucune.
C’est pourquoi, nous devons attendre sereinement les résultats des enquêtes portant sur les malversations et les manquements, si graves soient-ils, qui ont été récemment constatés et qui défraient à juste titre la chronique.
Ainsi, pour le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouany, autant la justice doit faire son travail en toute indépendance, autant la transparence de la vie publique est un principe sacro-saint de son action gouvernementale. Pour lui, l’honnêteté doit être le premier devoir des responsables publics à quelque niveau qu’ils soient, l’éthique le fondement de la confiance et la sanction instituée automatiquement à la hauteur des charges retenues par la justice. Il est temps de mettre fin, par la justice, à ces viles pratiques qui ont bridé la construction de la Mauritanie.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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