Décidément, à la place du Président de la République, j'aurais réagi de la même manière que l'Imam de cette prestigieuse tribu maraboutique qui, recevant une succession d'ordres et de contre-ordres de la part des fidèles alignés derrière lui, ne trouva pas mieux que de couper sa prière et de s'allonger en se débattant des pieds et des mains devant eux. Et comment ?
Maintenant que l'énigme du troisième mandat est à jamais élucidée et que logiquement, l'opposition n'a plus un argument de taille à se mettre sous la dent, nous, qui ne sommes ni au four ni au moulin et qui rêvons d'un climat national apaisé, pensions que le consensus vivement recommandé et longtemps souhaité par toutes les parties est devenu à la portée de tous les acteurs politiques. Et voilà que, profitant d'une déclaration -somme toute logique- du Président Aziz, les adeptes du boycott et de la chaise vide veulent nous ramener à la case départ ...
"Oui, je soutiendrai la candidature d'une personnalité mauritanienne qui me paraît capable de diriger ce pays qui m'est très cher et qui est naturellement le mien". Cette phrase du Président Aziz semble avoir donné des idées à ceux qui viennent de perdre l'éventail du « troisième mandat » qui fut la base permanente de leur argument principal pour justifier leur attachement à leur philosophie politique axée sur le boycott constant et l'incrimination de l'Autre... Bizarre !
Comment peut-on en vouloir à un Mauritanien, fut-il président ou citoyen « lambda », de reconnaître qu'il n'est pas indifférent à l'avenir de son pays, surtout quand celui-ci va traverser l'une des phases les plus inédites de son histoire ? On ne peut pourtant pas soutenir que l'insouciance est la vertu première d'un Président qui termine deux mandats successifs au cours desquels des réalisations incontestables ont changé la physionomie du pays et tracé des grandes lignes directrices de sa marche vers le progrès ! Ah, non !
Soyons sérieux et ne nous laissons pas guider par les mobiles personnels... La construction des États et la perpétuation de certaines idées bien de chez- nous sont fondamentalement incompatibles.
Mohd O Ahd Meiddah
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