"Igawens" et nous : 1+1 = "1"

En matière d’art, d’harmonie et de mélodie, je ne sais pas si j’ai de la chance, ou si plutôt je suis "guignard" : la musique, je n’y connais pas grand-chose. Pourtant, comme la majorité des gens, je ne l’écoute pas, je la sens : elle me parle, m’interpelle... profondément.

En effet, à la différence des autres genres culturels et activités humaines, la musique a une force de pénétration dans l’âme qui n’a d’égal que la douceur, la sérénité et le bonheur qu’elle nous apporte. Elle est en nous, et nous la pratiquons tous, à des degrés divers, pour dire nos joies et nos peines, pour nous divertir, pour communiquer… Notre complicité est souvent totale avec ceux qui en font leurs métiers et leur passion pour nous servir. Une fusion qui fait que le musicien et son public font: «1+1=1».

C’est dire que les passionnés et créateurs des belles sonorités, des jolis mots, nous rendent généreusement l’amour que nous leur vouons.

Et pour parler mauritanien, sur ces « igawens »- ou « griots », je ne trouve pas les éléments de langage pour dire ce que nous leur devrions vraiment. Ils sont si différents des autres artistes à travers la planète pour que je puisse catégoriser ou décrire leurs fonctions et poids constructifs, leur sens de partage, en  quelques mots.

Poètes, musiciens,  conservateurs et transmetteurs de patrimoine, créateurs et animateurs de divertissement, de scènes et de spectacles, transmetteurs de savoirs, de valeurs morales...   les igawens sont tout cela à la fois. Mais ces éducateurs enchanteurs, créateurs géniaux, artisans de bonheur et d'esthétique... font encore plus: émerveiller la société et l'incarner et, en même temps, la transcender en nous faisant rêver.

El Boukhary Mohamed Mouemel

 

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