En Occident, sont de plus en plus nombreux ceux qui pensent que la Russie est en train de perdre la guerre en Ukraine. Ce qui n'est pas à exclure, bien qu’incertain. En tout cas, l’optimisme antirusse débordant laisse paradoxalement apparaitre, chez ceux qui le portent, un désir d’écourter un conflit, devenu de plus en plus couteux à leurs yeux pour leur camp.
Toutefois, à la supposer certaine ou seulement probable, la défaite russe est-elle synonyme de victoire du monde occidental ?
Pas forcément.
N'assisterons-nous pas plutôt à un troisième larron qui serait le vrai gagnant qui récoltera les fruits de cette guerre ?
Je le pense personnellement.
Son nom est pluriel : Chine, Inde, Turquie, Brésil, Iran, Afrique du Sud… Bref : les pays dits ‘’émergents’’. Et il n'y a pas qu’eux : une reconfiguration profonde du paysage géopolitique international en résultera avec de nouveaux équilibres dans les relations internationales. Malins, sont les pays et régions qui réfléchissent déjà et agissent dans cette perspective. Des États stables, qui savent de surcroit manipuler la stratégie d’influence, en tireront profit. Exemple : des pays ''opportunistes'', comme le Sénégal ou le Maroc, s’y investiront sans doute.
Où en sommes-nous, en Mauritanie ? L’opportunisme légendaire de nos élites politiques sera-t-il, cette fois, à la hauteur des enjeux et défis géopolitiques en gestation ?
Colonel (e/r) El Boukhary Mohamed Mouemel
category: