Guantánamo : le cas de Mohamedou Ould Sellahi au centre de calculs tactiques entre Tawassoul et le gouvernement

Prisonnier de Guantánamo conduit par ses géoliers

"Le gouvernement travaille quotidiennement et avec labeur en faveur de la libération de Mohamedou Ould Sellahi". C’est en ces termes pleins d'assurance pour confirmer l’engagement de son pays au côté de son compatriote prisonnier de Guantánamo, que le ministre mauritanien des affaires étrangères M. Hamadi Ould Meimou a répondu une question orale adressée par Zeinebou Mint Taghi députée du parti islamiste Tawassoul. Et il a ajouté, selon l’AMI, que les contacts effectués dans ce cadre se poursuivent avec les parties concernées en vue de sa relaxe.

Le ministre a précisé avoir officiellement, toujours selon l’AMI, « contacté au cours de cette semaine, les milieux concernées, leur affirmant que le gouvernement mauritanien et Son Excellence le Président de la République ne garderont pas le silence sur le calvaire de ce citoyen, ni sur la souffrance de tout citoyen mauritanien, quel qu'il soit ».

"Nous espérons arriver à un résultat semblable à celui obtenu avec le cas d'Ahmed Ould Abdel Aziz, qui a regagné, Dieu merci, la patrie et rejoint ses amis qui l'avaient précédé", a-t-il dit, réaffirmant "la poursuite par le gouvernement des efforts déployés dans ce cadre ».

Par ailleurs ces efforts révélés par Ould Meimou doivent logiquement finir par payer. Et les politiciens mauritaniens le savent et cherchent à capitaliser les résultats par anticipation, chacun à son profit.

 En effet,  les arguments en faveur de la libération de Ould Salahi ne manquent pas. Le premier réside dans le fait que les charges retenues contre lui manquent de preuves, les arguement de l'accusation n'étant pas étayés de faits convaincants. Depuis plus de 5 ans déjà, James Robertson, juge du district de Columbia, a ordonné sa libération. C’était le 22 mars 2010. Bien que l’administration Obama ait parvenue à l’époque à bloquer la requête du juge, l’action de ce dernier constitue un bel atout en faveur du prisonnier et des efforts de son pays pour sa relaxe.

En outre, les autorités mauritaniennes sont « boostées » dans leur engagement dans cette affaire par un acquis précédent : elles ont obtenu la libération il y a quelques mois d’un autre détenu mauritanien de Guantánamo, Ahmed Ould Abdel Aziz. Ce qui a été très bien apprécié, et par l’intéressé et sa famille, et par l’opinion publique de façon générale, renforçant ainsi la crédibilité du pouvoir, au détriment de ses adversaires de l’opposition qui ont été complètement dépassés par l’évènement.

Ces derniers, pris au dépourvu à l’époque, ont intérêt à garder l’éveille en ce qui concerne la libération probable de Ould Salahi. Il n’est pas exclu donc que la question de la parlementaire de Tawassoul s’inscrive dans une tactique d’anticipation des événements. La réponse du Ministre, elle aussi, n'est naturellement pas sans visées politiques; sans quoi il ne serait pas ministre !

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