Il était une fois un chevalier servant, épris de la Mer, à qui il voua une dévotion totale. Ne voulant pas la quitter, il y trouva un lit de bijoux dorés faits de sable. Un jour terminal, il s’est couché aux pieds de sa bien-aimée.
Sur les sables orangés et volatiles, le chevalier s’est profondément endormi. Il y resta pendant un temps à perte de vue sous un soleil silencieux et s’est réveillé à la tombée d’une nuit moite, sous les eaux, là où les couleurs n’ont plus lieu, nageant finalement dans cette mer qu’il aimait éperdument.
Elle, désormais maquillée pour les gages de l’amour, ne portait plus des habits verts tirant sur le bleu translucide ; ils étaient devenus argentés, comme un voile brillant sous une nuit interminable, une sorte de nudité repliée sur son propre oubli.
Le beau chevalier s’est noyé amoureusement dans ses eaux ; et leur fusion complète et indicible donna lieu à une planète bleue.
Luisa Fresta
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