En ce moment singulier de notre histoire que représente la fête de notre indépendance nationale, nous ne pouvons qu’évoquer, cette sorte de continuité sous-terraine de la pensée et de l’action entre deux grandes phases de notre histoire contemporaine : celle de Feu Mokhtar et celle du président Aziz.
Cet entrelacement sous-terrain et cette somme d’affinités électives entre la pensée des deux dirigeants sont tels, qu’ils donnent l’impression d’être dans une communion muette où ils s’interpellent, se communiquent à travers les intervalles désertiques de notre histoire qui les séparent.
Ils se communiquent, et comme deux grands dirigeants d’une même nation, leur combat, quoi que changeant de forme au gré des priorités que dicte l’évolution du pays, n’a pas changé de sens et de signification pour rester fortement arrimé à un même principe sublime : l’intérêt suprême de leur pays, la Mauritanie.
Feu Mokhtar et le président Aziz, c’est en effet, et avant tout, cette volonté inébranlable d’indépendance de la Mauritanie.
Pour Feu Mokhtar, cette volonté d’indépendance s’est manifestée par la révision des accords de défense avec la France et la création de notre propre monnaie nationale, l’ouguiya, en lieu et place du franc CFA, garanti par l’ancienne puissance coloniale.
Pour Aziz, cette volonté s’est traduite par l’importance accordée à la résistance anticoloniale, cette page glorieuse de notre histoire nationale, que l’historiographie coloniale a sciemment occultée. Une volonté permanente aussi pour que la Mauritanie tienne son rang, pas seulement en tant que nation issue d’une histoire séculaire, mais aussi comme souveraineté qui ne peut être asservie, ni soumise, ni alignée. Une nation autonome dans ses choix et ses décisions qui sont exclusivement mues par les intérêts suprêmes du pays dans un monde où la compétition est l’éternelle et dure loi.
Cela s’est traduit par la rupture des relations diplomatiques avec Israël ; par les négociations âpres de l’accord des pêches avec l’Union européenne jusqu’à l’obtention de toutes nos doléances légitimes ; par la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, certes de concert avec les pays de la région et les puissances occidentales, mais qui prend en premier lieu en considération nos intérêts géo-stratégiques propres.
Feu Mokhtar et le président Aziz, c’est aussi cette commune conviction que chaque nation détient des cartes géo-stratégiques qui, judicieusement exploitées, lui confère une place et un certain rang dans le concert des nations. C’est pourquoi sous leurs présidences respectives, la diplomatie mauritanienne, en assumant pleinement ce rôle géostratégique, s’est vue récompenser par la présidence de l’organisation africaine ; à cela s’ajoutent pour le président Aziz celles de la ligue arabe et du sommet arabo-africain.
Feu Mokhtar et le président Aziz, c’est aussi cette conviction profonde de préserver l’unité nationale, celle qui refuse les particularismes inhibiteurs et les divisions, celle fondée sur notre héritage commun riche dans sa diversité, celle qui rassemble les dévouements au service de notre vivre ensemble.
Feu Mokhtar et le président Aziz, c’est aussi la construction de l’Etat mauritanien dans deux périodes certes différentes mais complémentaires.
Pour Feu Mokhtar, il s’agissait de jeter les fondements de la nation mauritanienne « contre vents et marées ». Une mission hérissée historiquement de beaucoup d’entraves intérieures et extérieures, mais que la foi inébranlable du « Père de la nation » a su vaincre les unes après les autres.
Pour le président Aziz, il s’agissait de bâtir un Etat fort, moderne, démocratique, développeur, garant de la distribution des richesses du pays, dans une région sujette à l’insécurité et aux spasmes délétères du terrorisme. Une mission aujourd’hui pleinement réussie, n’en déplaise aux détracteurs de tout acabit, intérieurs et extérieurs.
Evoquer,en cette occasion historique de la fête d’indépendance, la forte similitude et la continuité,au niveau de la pensée et des actions, entre ces deux grandes phases glorieuses de notre histoire contemporaine, c’est lier organiquement le passé et le présent de la nation. Le président Aziz l’a déjà fait en donnant l’illustre nom du président Mokhtar à la plus grande avenue de Nouakchott en guise de reconnaissance pour son œuvre nationale.
C’est là un geste de reconnaissance éminemment noble de la part du président Aziz. Un noble geste qui s’ajoute à la longue liste des incommensurables actions qu’il a réalisées depuis 2008 au service de la Mauritanie d’hier, d’aujourd’hui et que le peuple mauritanien demande avec insistance pour demain.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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