Emergence d'un terrorisme blanc: l’armée américaine infiltrée par l'ennemi!

Lors de sa dernière sortie médiatique, en tant que président de la république, Donald Trump a annoncé clairement qu’il ne déposera pas les armes : « Nous reviendrons sous une forme ou une autre », lança-t-il en direction de ses partisans.

Manifestement, il vise à rassurer ses fidèles quant à son avenir politique alors qu’une seconde procédure de destitution-Impeachment- est en cours contre lui.

La démocratie, une arme à double tranchant...

Bien qu’il s’agisse d’une première dans l’histoire des Etats-Unis, le refus de Trump d'accepter sa défaite aux élections et sa nouvelle situation politique embarrassante qui en découle, ne le désarment pas vraiment. Bien au contraire, il cherche à y puiser des arguments et des ressources pour mobiliser ses troupes qui sont aux aguets de ses harangues. Ses partisans sont effectivement réceptifs par rapport à ses discours incendiaires, car les idées de l’extrême droite populiste n’ont jamais été aussi florissantes parmi les Américains. Pire : elles nourrissent un extrémisme violent particulièrement dangereux.

Joe Biden est parfaitement conscient de la menace et son ampleur : il vient de faire du combat contre l’idéologie violente et raciste la toile de fond de son discours d’investiture. Pour lui, la première menace terroriste qui pèse sur son pays a un nouveau nom : les suprématistes blancs.

C’est dire que le terrorisme et l’extrémisme violent sont en train d’adopter de nouvelles couleurs. Après avoir été rouges (communistes et gauchistes) durant le siècle passé, puis verts (islamistes) les trois ou quatre dernières décennies, ils sont en train d’épouser la couleur de l’extrême droite populiste en Occident. Le laxisme inhérent aux régimes démocratiques fournit à ce type de terrorisme émergeant les conditions propices pour se répandre légalement et envahir beaucoup trop d'esprits.
C'est ainsi qu'HitlerMussolini et d'autres fascistes sont arrivés au pouvoir démocratiquement, par la voie des urnes.

Tout en indexant ce terrorisme blanc, le nouveau président américain semble décidé plus que tout autre chef d’Etat occidental à le combattre, en développant un discours unitaire qui tranche complètement avec l’attitude simpliste, complaisante et complotiste de son prédécesseur qui attise les divisions en s'alliant avec les extrémistes et suprématistes blancs. Le nouveau président appelle, par contre, et y insiste, à l’union, l’entente, à l’acceptation et le respect de l’autre. 

La gravité de l’action des partisans de l’ancien président, qui ont occupé le Capitole il y a deux semaines environ, leur violence et leur détermination ont donné le signal d’alarme. Le président Biden donne l'assurance d'un chef qui a bien reçu le message. Et l’Amérique et le monde occidental de façon générale se rendent désormais compte de la fragilité de leurs systèmes démocratiques face aux menaces qui émanent de l’intérieur du système tout en en profitant. Pourtant, des voix s’élèvent fréquemment pour alerter quant à ce genre de risque résultant du développement des mouvements de l’extrême droite dans les pays occidentaux.

(lire: "Gare au "monde libre": le terrorisme change de couleur !")

Cependant, sur ce point, c’est à Donald Trump que revient le mérite d’avertir le « monde libre » de la manière la plus éloquente. Excellent pédagogue qu’il est, sa méthode « d’apprentissage expérientiel » ne se contente pas de simuler une situation de crise, il la crée réellement lui-même. Quitte à en être acteur. Avec tout ce que cela entraîne comme conséquences sécuritaires dramatiques, comme on a vu avec l’assaut contre le Capitole !

Et rien n’indique que les dangers de crise impliquant l’ancien président américain ou s'inspirant de son idéologie et discours extrémistes s’arrêteront à ce cas.

 Des militaires américains impliquées dans l'extrémisme et le terrorisme...!

 Les enquêtes en cours, du FBI et des services de sécurité militaires, suite aux évènements du Capitole, révèlent une poussée inquiétante des mouvements et milices de l’extrême droite. Plus préoccupant encore : les forces armées et de sécurité américaines ne sont pas à l’abri du phénomène.

Dans un communiqué inhabituel, publié cinq jours après l’attaque du Capitole, et adressé à la troupe, les hauts gradés du Pentagone ont pris clairement position par rapport à l'évenement et son contexte politique. Ils ont condamné d'une même voix le mardi 12 janvier la prise du Capitole par des partisans de Donald Trump, qualifiant ce coup de force d'atteinte à la bonne marche de la démocratie; ont reconnu par la même occasion l’élection de l’adversaire du président sortant; et ont fait allusion à l’implication de militaires dans cette insurrection.

Puis, hier, mardi, le nouveau ministre de la défense, désigné par Baeden, a confirmé leurs soupçons de façon explicite.

Selon le site d'information "7 sur 7", le nouveau chef du Pentagone, Lloyd Austin, s'est engagé à lutter contre l'extrémisme au sein de l'armée américaine, après la participation de militaires en civil dans l'assaut contre le Capitole par des partisans de Donald Trump.

« Les activités auxquelles nous avons assisté récemment dans nos rangs, en termes de comportements potentiellement racistes ou extrémistes, sont (…) absolument inacceptables", a déclaré M. Austin.

"Je ferai tout pour débarrasser nos rangs des racistes et des extrémistes”, a-t-il assuré devant la commission des Forces armées du Sénat.

En outre, 12 soldats de la Garde nationale américaine ont été écartés du dispositif de sécurité de la cérémonie d'investiture de Joe Biden. Leur mise à l’écart est en rapport avec la procédure de recherche d'éventuels liens avec des groupes extrémistes. 

Il faut dire que le terrorisme, quel qu’en soit la couleur, a souvent cherché à s’introduire dans les forces de défense et de sécurité et à y recruter. D’ailleurs, une action terroriste menée par un soldat américain lié à l’Etat Islamique aurait été déjouée à Washington au moment des préparatifs de la cérémonie d’investiture du Président Baeden.

Comme quoi, l’émergence d’un terrorisme ou d’un extrémisme blancs n’exclut pas les autres formes de terrorisme.

El Boukhary Mohamed Mouemel   

 

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