Deux séquelles pernicieuses de l’esclavage

Les séquelles l’esclavage sont multiples et tenaces.  En Mauritanie elles frappent une grande couche de la population. Ce sont les haratines cez  les maures et leurs équivalents dans les composantes négroafricaines de la socité mauritanienne (les Maccubés chez les Pulars, les Komés chez les Soninkés et les Djaams chez les Wolfs, dont une grande partie est composée de  descendants d’esclaves. Ils souffrent de formes classiques du sous développement inhérent au  pays : précarité, pauvreté, chômage, analphabétisme …  Ils les partagent, certes, avec le reste de la population. Mais eux, comme ils viennent de loin, on dirait qu'ils les subissent davantage dans leur majorité.

Il y a toutefois d’autres séquelles de l’esclavage plus pernicieuses et, donc, plus dangereuses. Elles touchent quelques élites des haratines. Pour se faire un chemin qui leur soit propre, pour s’affirmer comme force politique, ou pour avoir une certaine aura, certaines personnes issues de ces milieux défavorisés ou s’en réclamant, instrumentalisent le phénomène et l’exagèrent démesurément au point de déformer la réalité et de détourner les regards de la vraie question de l’émancipation des haratines et des couches déshéritées de la population.

Elles deviennent victimes de leur propre jeu dangereux ; car ces soi-disant « militants antiesclavagistes » finissent par devenir à la fois manipulateurs et manipulés. Et c’est ce genre de comportement déviationniste qui présente en ce moment le plus gros risque pour la lutte contre les séquelles de l’esclavage en Mauritanie.

 La priorité est d’y faire face en mettant des remparts contre ces deux menaces pernicieuses : l’instrumentalisation et la manipulation, à des fins politico politiciennes, des tares et inégalités sociales héritées du passé.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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