Je suis envahi par un grand frisson, depuis la formation du premier Gouvernement du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazaouani, qui a reflété à mes yeux un attelage gouvernemental déconnecté de la politique politicienne et orienté vers l’innovation, la créativité et la quêtez de la valeur ajoutée.
Un gouvernement composé de plusieurs jeunes fonctionnaires internationaux dont les promptes démarches illustrent à bien des égards, les profils de technocrates, de techniciens et de travailleurs consciencieux, engagés, résolus et déterminés à créer sans brusquer une rupture de la Mauritanie avec l’amateurisme politique et le laisser-aller qui ont caractérisé le pays depuis le coup d’Etat contre le Père de la Nation MoKtar Ould Daddah.
Rien qu’à voir la prompte réactivité et l’excellente gestion des sinistres consécutifs aux inondations qui ont frappé plusieurs wilayas du pays dont principalement le Guidimakha, on voit qu’il y a une réelle volonté de changer l’ordre ex ante.
Des visites inopinées répétées, des circulaires, des sorties gouvernementales hors des journées ouvrables, moins d’ateliers, de séminaires et de colloques, montrent que l’heure est désormais au travail physique et non à la théorie et aux desserts et déjeuner, le tout sans tambours ni trompettes, parfois avec discrétion.
Le silence louable de l’opposition toujours prête à revenir au front de la guerre politique, l’optimisme de l’IRA de voir les choses évoluer dans la bonne direction ainsi que de la CVE et de bien d’autres acteurs politiques, d’habitude indignés et révoltés par les disparités et la marginalisation, sont également des témoins vivants de cette révolution en douceur que vit le pays sous le règne de Ould Ghazaouni et qui sera incontestablement curative à tous les maux de la Mauritanie, dont l’esclavage, la marginalisation des négromauritaniens, les inégalités, la domination des concepts de la tribu, de la région, de la famille et les inégalités…
En un mois, le gouvernement a créé la différence entre lui et tous ceux qui l’ont précédé, bien que la chaîne administrative doit être assainie lentement mais surement, de l’amont en aval, depuis le secrétaire général du ministère au Chef de service en passant par les directeurs centraux et divisionnaires, pour engager une réforme harmonieuse, concertée et concordante sans risque de « huiler» la machine appelée à prendre son plein régime au début de 2020.
La volonté de finir avec la langue de bois qui prédomine dans les médias publics, de créer une caisse pour recevoir les plaintes dans les hôpitaux ainsi que l’établissement de rapports hebdomadaires sur la mortalité dans les hôpitaux, à soumettre à l’examen du Conseil des ministres, sont aussi des facteurs qui nourrissent cet optimisme, manifeste dans les marchés, les mosquées, les transports, les établissements… etc.
Autant de preuves parmi d’autres, qui ont poussé ce frisson qui m’habite depuis l’annonce du gouvernement, me rappelant le Premier ministre le plus engagé et le fil le plus patriotiques de l’histoire de la Mauritanie contemporaine, en l’occurrence feu Ahmed Ould Bouceif, qu’Allah l’accueille en Son Saint Paradis.
L’homme allait mener le pays vers le sommet des Nations, s’il n’avait pas été rappelé dans un tragique accident aérien, dont les dessous restent encore inconnus.
Le refus catégorique de l’actuel Chef du Gouvernement Ismaïl Ould Bedde Ould Cheikh Sidiya de cautionner l’ex régime et de se soumettre à des ordres ne s’harmonisant pas avec ses convictions pour la Mauritanie développée, une et indivisible ainsi que le choix porté exclusivement sur lui par le Président Ghazaouani, pour servir de fer de lance à la mise en œuvre de son projet de société, m’ont, le temps aidant, au cours des trois dernières semaines, éveillé en mon profond intérieur cette profonde admiration endormie que je vouais à feu Ahmed Bouceif.
Suivant dans les médias son excellente et hautement diplomatique déclaration faite à la télévision sénégalaise et le voyant, tant au départ qu’à l’arrivée, au sommet de la TICAD au Japon, marcher sur le tapis rouge, gesticulant, le pas zélé mais sûr, j’ai été aussi frappé par cette grande similitude physique entre les deux hommes, tous les deux mus par une ferme volonté de réussir contre vents et marées.
Md O Md Lemine
category: