J’ai voulu profiter cet après-midi de mon séjour à Dakar pour visiter deux sites dont je rêvais, pour des raisons bien différentes.
Pour le cimetière de Thiaroye, ce ne sera pas pour cette fois. Les embouteillages dans la zone et le peu de temps, dont je disposais, m’ont empêché d’y aller. Et j’en suis un peu déçu.
Je voudrais prier sur les tombes des centaines de tirailleurs sénégalais qui y dorment. Ils tombèrent le 1er décembre 1944, sous les balles françaises, massacrés lâchement par l’armée coloniale qu’ils servaient. Leur tort : réclamer pacifiquement leurs soldes.
Mon deuxième objectif, lui, fut réalisé. Mais là aussi je ne suis pas totalement satisfait. Certes, j’ai visité la « Quatorzième Edition de la Biennale de l’art africain contemporain » ( Dak'art 2O22). Mais mon idole n’était pas sur place. Une autre déception !
D’ailleurs trouver la piste qui mène à son identification m’a posé problème. Ne demandez pas où est le stand de l’artiste Oumar Ball. Cherchez plutôt le Professeur. C’est sous ce titre que les artistes plasticiens sénégalais le connaissent, d’après ce que m’a dit le créatif El hadji Sy. Et il m’expliqua comment mon compatriote est un grand professeur.
Quand je rétorque, plaisantant : « le Professeur bégaie", mon interlocuteur me coupe, le ton sérieux :
« Il n’a pas besoin de parler, ses doigts et ses gestes disent tout ».
Quelle joie vous procure un témoignage pareil au sujet d’un jeune compatriote aux talents extraordinaires !
A entendre l'artiste sénégalais parler de lui, je n'aurais qu'un seul souhait : qu’Oumar Ball ait la même reconnaissance dans notre propre pays, lui et ses semblables mauritaniens, quels que soient par ailleurs leurs domaines de compétence ou le genre de créativité dont ils font preuve.
El Boukhary Mohamed Mouemel
Dakar, 19 mai 2022
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