Corruption dans les instances sportives internationales : que vient faire dans le scandale de l’IAAF la nationalité de son ancien président, Lamine Diak ?

 L’Agence mondiale antidopage (AMA) devait rendre publiques aujourd’hui, lundi 11 octobre,  à Genève, les conclusions d’un rapport indépendant qu’elle a commandé à des experts. Certains médias, comme Mediapart et le magazine Lyon Capitale,  ont eu accès à ce rapport.

Plusieurs hauts responsables de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) sont mis en cause dans ce qui apparait désormais comme un grave scandale de corruption d’une ampleur comparable à celle qui a éclaboussé la FIFA. On sait comment révélations et enquêtes, judicaires et disciplinaires, ont fini par couler le puissant suisse Joseph « Sepp » Blatter, entraînant avec lui dans sa chute des membres de son directoire parmi les plus influents ainsi que d’importantes personnalités du football mondial, dont le talentueux et ambitieux Français, Michel Platini, patron de l’UFA, l’instance qui dirige le football européen.

De son côté, la  Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) connait aujourd’hui le même sort, et pour le même type de motifs. Son ancien patron Lamine Diak, qui l’a dirigée de 1999 à 2015, est actuellement rattrapé par des forfaitures qu’il aurait commises durant sa longue période à la tête de cette puissante organisation. La Justice française l’a mis en examen, lui et son comptriote et conseiller juridique Habib Cissé. Leurs mises en examen sont respectivement prononcées aux motifs de : corruption passive et blanchiment aggravé pour le premier, corruption passive pour le second.

Habib Sek n’est pas le seul de l’entourage de Lamine Diak à être impliqué ou cité dans cette sale affaire. Deux enfants de Lamine Diak,  Massata et Khalil Diak, seraient mouillés eux aussi dans ce qui paraît être un vaste réseau de corruption. Le premier, Papa Massata Diack est nommé depuis 2011 ‘’conseiller maketing’’ à l’IAAF par son père.

Voilà brièvement résumé les deux affaires, côté faits. Leurs aspects, d’ordre juridique ou réglementaire, concernent la justice et les instances disciplinaires ou spécialisées de chacune des deux instances concernées, FIFA et IAAF. Presse et médias en rendent compte abondamment. Mais la manière avec laquelle ils traitent les deux affaires laissent apparaître quelques petites subtilités ou nuances qui sont parfois lourdes de sens.

Par exemple : Dans le cas, l’IAAF, les médias occidentaux mentionnent fréquemment la nationalité sénégalaise de Lamine Diak dont le comportement est qualifié de ‘’turpitude’’. Par contre, la nationalité du suisse Blatter n’intéresse manifestement pas beaucoup de monde. Pourquoi est-ce que, dans ce genre d’affaires, la nationalité suisse  ‘’se vend’’ moins bien que la nationalité sénégalaise ?

Ne s’agirait-il pas plutôt, en mentionnant l’appartenance à un pays africain d'un haut fonctionnaire international présumé corrompu, d’un méchant clin d’œil envoyé par des ‘’afrophobes’’, par des individus racistes qui travaillent dans les médias et qui exploitent leurs positions et statut professionnels pour écorner l’image de l’Afrique à l'occasion de cette affaire ? Ou s’agirait-il d’un écho de la vision négative que développent certains afro pessimistes ?

Dans les deux cas de figure, tout ce qui touche au Continent noir est généralement vu et présenté sous un mauvais angle. Qu’il s’agisse de ses défis, de ses ressortissants, de leurs échecs ou leurs erreurs… tout est largement étalé sur la place publique, amplifié, caricaturé, exagéré, déformé... Ce qui n'empêche pas les auteurs de verser des larmes de crocodile, en ''s'apitoyant sur les drames et malheurs que vit l'Afrique'', selon eux.

D’autre part, mais toujours dans la même ordre d'idées, dans certains milieux médiatiques ''idéologisés" et partisans, les ‘’afrophobes’’, avec la complicité inconsciente – ou non- des ‘’afro sceptiques’’, feront tout pour que l’Africain,  le « Sénégalais » Lamine Diak, ‘’vole la vedette’’ à l’Européen, Blatter, dans ce genre d’affaires peu glorieuses. Le contexte y aide en effet : l’affaire de corruption dans l’IAAF, s'est manifesté après celle de la FIFA. Et l’information chasse l’information. Mauriactu.info

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