Hier, le ministère des affaires étrangères du Maroc a publié un communiqué officiel dans lequel il accuse Mohamed Ould Bouamatou de publier, sur les réseaux sociaux, les images de faux passeports marocains aux noms du Président mauritanien et d’un membre de sa famille. En réaction à ces fake news, le ministère " s’inscrit en faux contre cette aberration grossière », lit-on dans le communiqué qui assure en outre que « Ould Bouamatou, impliqué dans cette affaire, sera interdit d’accès au territoire marocain, sans préjudice des poursuites pénales qui pourraient être engagées à son encontre".
Faire profil bas ...
Un coup très dur pour Bouamatou, qui risque d’être politiquement mortel ! Il est si terrible au point que les organes de presse, médias ou organismes de la société civile affiliés ou considérés « proches » du concerné semblent totalement à court d’argument. Le mutisme complet est leur unique arme jusqu’à présent. Mai faire profil bas sera-t-il suffisant pour sortir de ce sale et dangereux bourbier l’homme qui les finance discrètement ? Certainement pas !
Les conséquences seront d’autant plus graves pour leur « mécène et bienfaiteur »[1] que son avocat et complice, William Bourdon, se voit mis dans l’embarras et affaibli par cette affaire de mauvaise tentative de manipulation immorale de son client et support financier de son ONG Sherpa. Une ONG qui se veut au dessus de tout soupçon, qui se prend pour le porte drapeau de l’éthique et de la morale universelle en « combattant les biens mal acquis et les violations des droits de l’homme », répète-t-elle sans cesse.
... pas de conférence de presse contre la Mauritanie à Dakar !
De beaux slogans, mais trompeurs, selon plusieurs observateurs. Le Sénégal ferait-il partie des sceptiques ? Il est permis de le penser, au vu de l’information suivante révélée par la presse[2].
« Les autorités sénégalaises viennent de signifier à Sherpa que cette ONG française n’est pas autorisée à organiser une conférence de presse à Dakar, apprend-on vendredi de source concordante dans la capitale sénégalaise.
L’ONG de Me. William Bourdon , avocat de l’homme d’affaires mauritanien et opposant Mohamed Ould Bouamatou utilisait Dakar pour distiller des fausses informations et des accusations sans preuves visant à dénigrer des régimes ou des gouvernements au profit de Mohamed Ould Bouamatou; et c’est le cas du président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz et de son pouvoir qui font l’objet depuis l’exil volontaire d’Ould Bouamatou d’attaques et de rapports truffés de mensonges montés de toutes pièces par Sherpa moyennant des sommes importantes payées par Bouamatou ».
Axe multipartite ou quadripartite, ou tout simplement une pure coïncidence ?
La concomitance des coups portés à Bouamatou par le Maroc et par le Sénégal fait dire à certains qu'un axe tripartite, Nouakchott- Rabat- Dakar, est en train de se constituer contre l'homme d'affaires et opposant mauritanien. D'autres ajoutent la France à cet axe du fait de la position exprimée récemment par le ministre français des affaires étrangères au sujet de la détention de Biram Dah Abeid. Pour Jean Yve Le Drian, il s'agit d'un détenu de droit commun et non d'un détenu politique.
Nous pensons, pour notre part, que les liens entre ces événements résident principalement dans le fait qu'ils portent préjudice à la crédibilité des deux opposants mauritaniens. Il est cependant légitime de considérer que la diplomatie et les intérêts politiques des pays concernés n'y sont pas étrangers.
Pour autant, parler "d'axe" nous parait un peu exagéré, surtout que l'affaire de falsification des passeports marocains impliquant Bouamatou et celle d'une plainte contre Biram, relèvent de la justice. Les politiser c'est faire fausse route.
Seulement, comme il est d'usage dans les pays comme le nôtre, les concernés, leurs amis et leurs alliés politiques feront tout pour donner à ces dossiers de droit commun un caractère politique. Et c'est là que réside le challenge entre les protagonistes.
Que la justice gagne!
El Boukhary Mohamed Mouemel
[1] Afriactuel.
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