Ici, c'est moi qui me confine...
Juste dans les plis du jour, parmi la cohorte insensée des gens en fuite, déroutés par le souci..violés par la vie...laminés par l'espoir...
Mais, surtout, je suis là.... sur le balcon de minuit....humant le silence espiègle... debout sur la carcasse de la cité puérile .... qui meurt chaque soir....et qui s'éteint chaque nuit...
Mais aussi, je suis loin... avec ma guitare marron, là-bas sous l'oranger feuillu, dans les confins flous de ton regard qui m'échappe.
Et je suis ici... tout près de ton souffle....adossé au sein du crépuscule enfiévré ...comblé, tel un colibri rose qui fait l'amour avec les nectars...
Et tu m'effleures un peu, comme ça ....
Et je me laisse aller, brûlé par tes mots, bercé par ta peur... par ton impatience chaste...qui monte en petits souffles, en pitiés d'encens, sur les versants pieux de tes joues embarrassés...
Et je vois l'océan chavirer dans tes yeux... le soleil s'écraser, en laves dorées, sur l'ourlet de tes pupilles... Et je vois des poèmes sucrés, mille poèmes bleus, faisant la queue, avec rimes mordorées et pieds syllabiques, sur la pulpe de tes lèvres impolies...
Et nous parlons du virus...
Et je tâte les rondeurs de ton âme... palpe le coulis de tes tréfonds, juste pour attraper ta peur....juste pour voir la gueule de tes émotions intimes....
Et tu me regardes faire... mi-confiante mi-effrayée... amusée par ma main qui te veut....qui semble gentille...mais surtout un peu folle...folle à taper, à une heure si tardive, sur le facebook de Marc, un texte chaloupé qui, si grivois qu'il puisse paraître, ne parle même pas d'une femme connue!
A moins que...
Abdallah Aboubekrine (facebook)
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