Bizarre de tendinite !

Cet après midi, sans quitter mon lit, j’ai consulté un médecin, une femme traumatologue.
«Docteur, je souffre de douleurs au niveau de l’épaule droite », lui dis-je.

Pendant quelques moments agréables, d’examen, de scrutation… je sentais la douceur de ses doigts, enveloppés dans des gants blancs et minces. Je suivais tous ses gestes de mon regard attentif, quand  j’eus comme impression bizarre qu’elle me caressait amoureusement l’articulation, les muscles, la peau… avant de me faire une radio.

Puis, elle conclut :
« Manifestement, vous avez développé une tendinite au niveau de... ». 
Me sentant un peu surpris par ce début de diagnostic, elle essaya de me rassurer avant d'achever sa phrase. Pour cela, elle a trouvé bon de pousser à fond l’échange en vue de me fournir des éléments d’explication, puisés dans ma vie.

Elle me demanda :
« Qu’est ce que vous faites comme travail manuel ?».
Et moi de répondre :
« Pas grand-chose, mises à part mes activités de '' facebookien". En tout cas, peu d’effort manuel, sauf écrire ».

Me voyant toujours perplexe, elle expliqua : 
« Un clavier d’ordinateur, ça peut provoquer une tendinite quand on écrit beaucoup, surtout des textes longs... ».
Et là, je l’interrompis, un peu brusquement  : 
« Moi, je me limite généralement à des commentaires brefs, très brefs même, comme '' like ''.

Se montrant nullement offusquée par le ton catégorique que je lui opposais, elle ne désarme pas. Bien au contraire : elle réagit doucement … lentement… comme si elle cherchait ses mots, mais avec une assurance plaisante.

Elle  répondit, toute en sourire, jouant sur la traduction française de '' like '', par le terme '' j’aime '' :
« L’amour… Ça peut faire mal… Parfois très mal !».

Immédiatement, j’ai commecé par sentir des douleurs terribles : mon épaule, bien sûr  ; mais aussi tout mon corps est souffrance.

Torturé, tourmenté, peiné... je me réveillai en sursaut ! 
« Heureusement que ce n’était qu’un cauchemar passager », me dis-je, avant de quitter mon lit. 

Puis, je me lèvais lentement, serein.  Sans douleur, sans peine…Rien que les sensations de bonheur que l'on éprouve habituellement après un horrible cauchemar.
Pour autant, même éveillé, lucide et heureux, les paroles de cette traumatologue, croisée dans mon sommeil, me suivent toujours.

Comment est - ce que '' je t’aime '' peut faire mal ?.

El Boukhary Mohamed Mouemel 
Pékin, mai 2014

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