Il n’y a plus de petits pays ou de grands pays. Tout le monde a besoin de tout le monde. Les équilibres géopolitiques mondiaux sont en reconstruction. L’ère des zones « chasses gardées » s'effrite depuis plusieurs années. L’influence des anciennes puissances coloniales recule, tandis que celle de leurs anciennes colonies s’améliore. Les pays dits « émergents » gagnent beaucoup de terrain, en se renforçant en quantité et qualité. La guerre en Ukraine donne un grand coup d’accélérateur à cette dynamique de reconfiguration géopolitique.
La visite, sans précédent, du ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, dans la région du Sahel (Bamako, Nouakchott…) s’inscrit dans ce contexte. Et nos Etats doivent tout faire pour en profiter, en diversifiant de la façon la plus fructueuse possible les partenariats et axes de coopération.
Ce qui ne veut pas dire que nous devons tourner le dos au monde occidental. Au contraire, dans nos visions et politiques étrangères, à moyen et long terme, il doit y avoir de la place pour tout le monde. C'est ce genre d'approche diplomatique multidirectionnelle qui nous permet d’avoir notre mot à dire dans le jeu des stratégies d’influence en cours de déploiement à travers le monde.
Colonel (e/r) El Bouykhary Mohamed Mouemel
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