Je suis né sans grande peine à l'aube. J'étais couvert d'une enveloppe qui, selon les initiés paraît-il, indique une intellection du monde ésotérique. C'était sous un acacia, en une nuit d'hiver.
Mes cris éveillèrent ma mère et ma grand-mère. Voilà, il semble que je sois venu sans crier gare, à la manière d'une à l'aube!
Je fête cet évènementavec moi-même, en compagnie de nul autre que moi, au fin fond du Cinquième. J'ai allumé les bougies, peu importe le nombre, chez une famille Wolof qui s'est installée dans une maison qui fut la mienne il y a des décennies.
Ce sont des gens bien. Ils ont l'amabailité et la délicatesse de me permettre de célébrer mon anniversaire dans leur salon avec moi-même. Je leur ai laissé bien sûr une grosse part de gâteau. La santé m'interdit d'abuser de sucre.
A l'intention de mes amis, tout autant qu'à mes ennemis, je confesse que je n'ai pas de diabète, Dieu merci !
Bref, aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Ce fut une cérémonie métaphysique, savoureuse. Je n’ai pas organisé de fête, préférant penser et réfléchir à ceux que nous avons laissé au tréfonds de la misère, leur abandonnant la simplicité de la vie !
Mohamed Moine
* Traduit de l’arabe par Med Yahya Abdel Wedoud.
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