Changer de photo de profil ne pose aucun problème. Comme tout le monde, je l’ai fait plusieurs fois sur ma page face book. Et je viens de refaire la même chose, il y a quelques minutes. Mon problème avec la modification de profil est ailleurs : comment convaincre mon ami Hami que changer mon profil d’homme est hors de propos?
J’aimerais pourtant bien le faire ; tandis que lui, me le déconseille toujours. Inutilement. Il ne comprend pas, en effet, qu’il n’a pas besoin de me tenir un discours pareil. Deux raisons auraient dû l’en dissuader :
- Je ne connais pas du tout mon profil pour pouvoir le changer. Et je ne le saurai probablement jamais.
- Puis, à supposer que je le sache, par quoi le remplacer ?
A cette question, Hama répond en citant plusieurs types de profils : profil d’écrivain, profil de sportif, profil de chercheur... Mais le profil le plus intéressant, selon lui, est celui d’homme d’Etat.
« C’est vrai que c'est un profil difficile et enviable », reconnait-il avant d’enchainer, désenchanté : " Toutefois, se croire apte à être homme d’Etat reste malheureusement à la portée de tout le monde dans notre pays. Regarde tous ces politiciens qui s’agitent de plus en plus sous cette bannière depuis quelques temps. En quoi sont-ils différents de nous autres ? Rien, sauf leurs prétentions et égos démesurés !"
« Pauvre, Mauritanie ! », me dis-je, en l’écoutant et en songeant à l'incivisme et aux dégâts politiques en gestation eu égards aux échéances électorales prochaines.
Elles s’annoncent d’ores et déjà chaudes, comme le laissent penser les soucis exprimés par Hama. Ses craintes me semblent effectivement fondées à la lumière des tiraillements malsains qui caractérisent la scène politique dans le pays, et qui vont grandissants au fur et à mesure que s'approcheront les rendez-vous des élections futures.
Toujours optimiste en dépit de ses soucis, Hama pense qu'il n'est pas trop difficile pour remédier à la situation et de prévenir les risques. Pour cela, il estime qu'il faut seulement avoir l'esprit sportif. "Autrement dit: il ne suffit pas d'être battant dans le sens offensif du mot, il faut surtout avoir une culture de bon perdant", explique-t-il.
Malgré le scepticisme que suscite la complexité de ce remède à mon sens, je dois reconnaître que là, mon interlocuteur met le doigt sur la plaie. Combien parmi nos soi-disant hommes politiques sauront-ils l’écouter ?
El Boukhary Mohamed Mouemel
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