Saleck Ould Cheikh, condamné à mort et évadé de la prison civile de Nouakchott, a été arrêté ce mardi près de Boké Boké, une ville de Guinée sur les bords du Rio Nunez, aux frontières bissau-guinéennes. Il a même tenté de résister au moment de la fouille en tirant sur un élément du poste de contrôle. L’avis de recherche contre Ould Saleck, lancé le 3 janvier dernier par les autorités mauritaniennes, avait précisé que celui-ci est « un terroriste dangereux ».
Toutes les opérations de recherches et de pistage qui ont conduit à l’arrestation du fugitif ont été menées par les services mauritaniens de sécurité, en collaboration avec leurs homologues des pays voisins, en vertu des accords internationaux en matière de terrorisme.
Les enquêteurs ont très vite privilégié le pistage en direction des frontières sud du pays. Logiquement, le fugitif aurait dû emprunter le chemin traditionnel pour rejoindre des djihadistes dans le nord du Mali. Mais, ce parcours a été vite exclu en raison du niveau de quadrillage et de la performance des contrôles.
Le Président Ould Abdel Aziz aurait supervisé les opérations de recherche. C’est lui qui aurait songé à la piste bissau-guinéenne. C’est lui qui aurait supervisé les opérations lors de la tentative d’attentat contre Nouakchott en 2011.
On se souvient que Saleck Ould Cheikh faisait partie des commandos terroristes qui envisageaient des attentats-suicide en février 2011 à Nouakchott contre le Ministère de la Défense, la Direction de la Sûreté et l’Ambassade de France), à bord de deux véhicules chargés de plusieurs tonnes d’explosifs. L’un des véhicules est pulvérisé par des éléments du BASEP à une quinzaine de kilomètres au sud de Nouakchott ; le second véhicule, enlisé près de Rkiz, est retrouvé, mais son équipage prend la fuite : Saleck Ould Cheikh, Youcef Galissa (de nationalité bissau-guinéenne) et Zoubeir. Après une course-poursuite de trois jours, ils sont débusqués, aux frontières sénégalaises dans la région de Podor, par des éléments du BASEP. Zoubeir est tué tandis que Saleck Ould Cheikh et son compagnon bissau-guinéen se rendent et passent à des aveux qui seront radiotélévisés.
Pour ne pas gêner leur travail les services de sécurité devaient bien faire avec la presse mauritanienne qui sautait sur chaque information et rumeur. D’où cette descente policière à Ain Talh à Nouakchott, il y a quelques jours, qui a fait les choux gras des internautes ; probablement un montage policier pour occuper les journalistes.
Encore une fois, il y a lieu de féliciter les forces de sécurité de notre pour cette prouesse réalisée par leurs propres moyens.
Mohamed Ould Khayar
Journaliste