À quelque chose malheur est bon*

Le mode de vie et les relations dans notre maison changent depuis trois semaines environ : je parle beaucoup avec les enfants et avec les visiteurs. On échange des histoires, on se concerte, on s'amuse, on partage plaisirs et histoires.

Parfois on se dispute, puis, aussitôt la situation se calme et on oublie.

Une chaleur humaine que nous n'avons pas connue depuis quelques années. Ordinateurs et smartphones nous en ont privés.

Bien sûr, que les machines reprendront sous peu ce à quoi elles nous ont habitués. Elles n’attendent que le retour d’Internet qui ne tardera pas : tout le monde s’impatiente de le voir rétabli, et les conditions s’y prêtent.

Nous serons très heureux de retrouver la toile, de nous connecter de nouveau virtuellement à beaucoup de gens à travers la planète... Quitte à négliger de nouveau nos liens physiques les uns avec les autres, sans nous en rendre compte.

« L'isolement social » est un concept élaboré par d'autres, pas par nous. Il ne figure pas sur nos registres linguistiques. Une bonne dose de cyberdépendance lui ravit la place. Et ceux qui, comme nous, sont pris aux pièges de la toile, s’en soucient peu.

El Boukhary Mohamed Mouemel 

 

* Traduit de l’arabe à l'initiative de: Mohamed Ould Mohamed Lemine.  


 

category: 

Connexion utilisateur